Violences et religions. Les religions à l’école

Un livre dense et riche, fruit d’une session sur l’enseignement du fait religieux à Marseille.

Le but de cette session était d’aider les participants à se pénétrer de ces deux réalités que sont les religions et la violence. Il s’agissait donc d’une session dirigée vers le monde adulte et non vers les enfants à l’école.

Neuf contributions y sont rassemblées. La plus fondamentale est celle de la philosophe Béatrice Gleizes sur René Girard et son anthropologie de la violence et du sacré. Il y a là quarante-huit pages appellant à de plus amples recherches.

La contribution de Colette Hamza (directrice de l’ISTR de Marseille) concerne la violence et le Coran. Elle porte un regard pacifiant sur l’Islam et le Coran ainsi que sur les aléas de l’histoire des premières tribus musulmanes. Notamment, elle clarifie les notions de Jihad et de Qital, ce dernier étant la véritable dénomination de « guerre ». Un peu plus loin, elle s’arrête sur une distinction un peu controversée dans le monde islamique : le grand et le petit Jihad. Cette distinction repose sur un hadith dont l’authenticité, comme parole du Prophète, est mise en question. Elle termine avec une évocation du fameux verset coranique dit « du sabre » (9/5) Et elle conclut ses 23 pages par une invitation à mener le combat « non l’épée à la main mais la patience au cœur (p. 169).

L’ensemble des contributions est une invitation à mieux percevoir toutes les dimensions du phénomène religieux et de la violence : comment la violence est intrinsèquement liée à la nature humaine ; si donc nous pourrions l’éradiquer, tout au moins nous pouvons apprendre à la gérer (p. 24 et 236). Ainsi la religion ne serait pas source de conflits, mais surtout « un facteur aggravant (p. 235). On doit refuser toute notion de « guerre de religions » mais accepter les dimensions religieuses d’un conflit (p. 13).

Dans beaucoup de pages, on trouvera des références aux violences terroristes dues à des gens en mal d’idéologie, en recherche d’une identité plus stable. Ils cherchent à fonder leurs tribus sur le meurtre en raison « d’une pulsion d’être ensemble » (p. 59) La religion, même violente, devient ainsi « le principal lien contraignant pour la communauté naissante » (p. 150). Face à cela, la contribution de Christian Salenson, intitulée « La violence vaincue » et s’inspirant du Père Christian de Chergé, met en évidence notre participation à cet état de violence. Nous partageons une certaine responsabilité collective. Car nous participons, même involontairement, à cette violence, ne serait-ce que par le silence (p. 206). D’une certaine manière, l’innocent est ainsi moins innocent qu’il veut bien le dire (p. 209).

Gilles Mathorel, pb

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