Au cœur de l’Afghanistan, Habib Rostam, une vie donnée

Une extraordinaire plongée dans l’Afghanistan des années 1950-2000, l’urgence humanitaire et au développement, et la vie d’un témoin de fraternité humaine hors du commun.

Le titre de l’ouvrage est le plus bel hommage qui peut être rendu à ce jeune boursier afghan venu faire ses études supérieures en informatique et économie en France dans les années 70, avant de repartir pour se mettre au service de son pays et de son peuple et de devenir docteur au service de tous à Takht-e Waras et dans les montagnes centrales du Hazâradjât. Devenu un enjeu politique, il meurt assassiné à l’âge de 34 ans. L’auteure, son épouse, écrit qu’« il était Amour », en écho à ce beau verset de Rumi : « Jamais ne meurt celui dont le cœur est pris par l’Amour ».

Au fil des pages, le lecteur chrétien ne pourra pas ne penser à un autre médecin, tant leur destin d’homme de fraternité universelle se rejoigne dans ce service de dévouement auprès des populations les plus démunies, sans en exclure les combattants engagés dans les conflits. Habib Rostam et Frère Luc (Paul Gabriel Dochier) ont donné leur vie par amour des hommes et de Dieu, l’un en Afghanistan, l’autre en Algérie.

Mais si le fil conducteur de tout l’ouvrage est la vie d’un homme « pas comme les autres », il présente d’autres indéniables richesses qui rendront ce livre passionnant pour beaucoup. En effet, il permet de plonger dans la vie de tous ces jeunes étrangers venus étudier en France qui les soutient en leur octroyant une bourse. L’une de leur question n’est-elle pas comment s’insérer dans le pays d’accueil, tout en restant fidèle à ses traditions, à sa culture, à sa religion ?

Autre intérêt du livre et non des moindres, est de celui de plonger dans l’histoire de ce pays à un moment-clé de son histoire, quand il tombe sous le joug soviétique. Sans oublier une intense plongée dans la vie quotidienne des Afghans, tant en ville que dans les montagnes.

Il y a enfin, en partie rassemblé dans le chapitre 15 : « L’héritage d’Habib », toute une découverte de ce qu’est un travail humanitaire, au service du développement intégral de la personne, aussi bien dans ces régions que dans le Haut Atlas marocain ou en Bolivie. Le travail éducatif, l’écoute de l’autre, l’implication nécessaire des populations, la prise en compte du temps nécessaire à l’évolution des mentalités qui doit primer sur l’efficacité immédiate, autant de règles d’or mise en œuvre par celui qui, aujourd’hui encore, est considéré par beaucoup comme un « héros national ».

Vincent Feroldi

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