Christian Salenson et Dominique Santelli (dir.), A la rencontre de l’islam. Contributions à la connaissance de l’islam et à son enseignement

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Fruit d’une session régionale de mars 2017 sur l’enseignement du fait religieux, cet ouvrage très didactique apporte de la clarté dans un domaine complexe…

Textes écrits voici plus d’un an, les contributions proposées au lecteur n’ont rien perdu de leur pertinence et de leur actualité, alors que la société française est de nouveau marquée dans sa chair par des attaques du salafisme djihadite dans le Sud de la France.

Elles sont réparties en deux parties. La première traite de l’islam. La seconde aborde les questions de l’enseignement de l’islam à l’école et de la loi dite sur le voile ».

Il ne faudrait pas pour autant croire que ce livre n’est destiné qu’aux seuls enseignants et intervenants en milieu scolaire. Il sera profitable à tous les publics car, par des textes brefs et bien enraciné dans notre quotidien, le lecteur est invité à aller à l’essentiel des différentes notions et sujets abordés.

Dès l’introduction (pp. 9-21), on comprend que notre compréhension de l’islam s’insère dans la longue Histoire et un imaginaire alimenté par le flux médiatique. Il est donc nécessaire d’avoir une approche critique, tout en préservant une attitude de dialogue et un profond désir de fraternité humaine.

A partir de là, par petites touches, le lecteur entrera dans une heureuse clarification des connaissances actuelles sur l’histoire des relations islamo-chrétiennes (Rémi Caucanas), les enjeux de la biographie du prophète Mohammed (Colette Hamza), l’apparition de la philosophie en islam (Xavier Manzano), le soufisme, « dimension intérieure de l’islam, science des cœurs » (Ahmed Bouyerdene), la femme orientale « entre projection culturelle et quête spirituelle » (Christine Triaire) et la pensée du pape François en matière de dialogue islamo-chrétien (Catherine Pagès).

La question de l’islam de France est traitée par Christophe Roucou qui souligne bien qu’être musulman en France, aujourd’hui, passe par une bien grande diversité de positionnements, au moment même où l’islam institutionnel est divisé et où les urgences sont du côté de la formation des cadres religieux et du développement d’une dynamique de l’intégration.

En posant quelques balises comme le 11 septembre 2001, la création d’Al-Qaïda, les révolutions d’arabes de 2010-2011 et la création de l’Etat islamique en juin 2014, Marie Laure Smilovici permet au lecteur de passer de l’islamisme aux islamismes, de comprendre ce que sont le salfisme djihadiste – ou takfirisme – et la notion de radicalisation, réalités au cœur du débat politique actuel.

Les pages sur « L’islam à l’école » montrent toute l’attention qu’il y a à porter au contenu même des manuels scolaires, dans l’éducation, pour qu’ils servent bien à une ouverture des intelligences au fait religieux, sans les manipuler au service d’une idéologie, quelle qu’elle soit.

Les réflexions de Pierre Montfraix sur « La loi du 15 mars 2004 ou l’islam stigmatisé ? » aident à comprendre pourquoi une partie de la jeunesse française se considère aujourd’hui comme « victime » d’un système qui la stigmatise et le rejette et que quelques-uns d’entre eux en viennent à basculer dans des pratiques violentes, voire vengeresses.

Vincent Feroldi

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