Al-Azhar s’attaque à la notion de dhimmitude et promeut la citoyenneté
(Pour lire la déclaration intégralement, voir ci-dessous, au milieu de cet article)
Face à la marée montante des courants musulmans fondamentalistes et devant le développement de la violence prônée par des organisations terroristes comme Daech, le Grand imam d’Al-Azhar, Ahmad el-Tayyeb, a souhaité mobiliser, en ces premiers mois de 2017, dans le cadre d’une grande Conférence internationale, les religieux et penseurs musulmans du monde arabe, en lien avec le Conseil des Sages Musulmans.
Déjà, en décembre 2014, une première conférence internationale avait eu pour objectif de « combattre l’extrémisme et le terrorisme ».
Puis le Grand imam avait été à la rencontre du Pape François, au Vatican, le 23 mai 2016, et du Conseil œcuménique des Eglises, à Genève, les 30 septembre et 1er octobre 2016.
Enfin, les 22 et 23 février 2017 s’était tenu au Caire un séminaire auquel participaient une délégation du Vatican, conduite par le Cardinal Jean-Louis Tauran, et une délégation musulmane d’Al-Azhar, consacrant ainsi une reprise des contacts et du dialogue entre ces deux institutions.
La conférence qui s’est tenue au Caire les 28 février et 1er mars 2017 avait pour thème : « Liberté et citoyenneté, diversité et complémentarité ». Elle rassemblait plusieurs centaines de participants avec presque autant d’intervenants chrétiens que musulmans venus de tout le monde arabe. Soixante pays étaient représentés et tout particulièrement le Liban.
Il est manifeste que le Comité national libanais pour le dialogue a joué un rôle important dans la préparation de la rencontre. La délégation libanaise comprenait en effet le patriarche maronite Bechara Raï, les deux secrétaires du Comité national pour le dialogue, l’Emir Harès Chéhab et Mohammed Sammak, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, le cheikh Ghandi Makarem, représentant le cheikh druze Akl , les co-président de la Fondation Adyan, Fadi Daou et Nayla Tabbara, l’ancien ministre Tarek Mitri, sans oublier l’ancien président Amine Gemayel. Dans la séance de clôture fut également lu un discours du président libanais actuel, Michel Aoun.
Notons que l’Université d’Al-Azhar a réussi à rassembler les représentants de douze Églises du monde arabe, du patriarche Louis Sako, de l’Eglise chaldéenne, à l’évêque luthérien de Jérusalem, Younan Mounib, président de la Fédération luthérienne mondiale, en passant par Tawadros II, pape d’Alexandrie et patriarche de toute l’Afrique de l’Église copte orthodoxe. Etaient également présents Justin Welby, archevêque anglican de Cantorbéry et primat de l’Église d’Angleterre, et Jim Winkler, président et secrétaire général du Conseil national des Églises du Christ aux Etats-Unis.
Du côté musulman, comme le notait Fady Noun, journaliste à L’Orient-Le Jour, il y avait une présence significative du monde chiite qui fit même sensation en la personne du cheikh Ahmad Kabalan, mufti jaafarite, représentant le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, puisqu’il alla jusqu’à déclarer : « Al-Azhar me représente, et représente Qom et Najaf ».
Dans son discours inaugural, reprenant les idées déjà développées en janvier 2017 dans le cadre d’une intervention télévisée, le cheikh Ahmed Al Tayyeb a dénoncé la notion de dhimmitude qui induirait, sur des bases pseudo-religieuses, une inégalité civique entre musulmans et non-musulmans. Cette interprétation est jugée aujourd’hui « anachronique », et il en demande son abolition, s’appuyant sur des références historiques remontant aux premiers temps de l’islam, et notamment au pacte de Médine, conclu par le Prophète, en personne, avec les tribus juives et chrétiennes. Ce pacte met en effet en avant une société égalitaire dont les composantes jouissent des mêmes droits et sont appelées aussi bien à une solidarité défensive qu’à un vivre-ensemble pacifique. Pour l’imam d’al-Azhar, « tous les citoyens sont égaux et les chrétiens ne peuvent être considérés comme une minorité, un terme chargé de connotations négatives ».
Cheikh Ahmad al-Tayyeb, Grand Imam d’Al-Azhar (Le Caire)
Dans la déclaration finale particulièrement franche, condamnant toute violence exercée au nom de la religion, ainsi que toute forme de pouvoir politique basé sur la discrimination entre musulmans et non-musulmans, le cheikh Ahmed Al Tayyeb a solennellement affirmé que l’islam n’est pas incompatible avec le pluralisme religieux, « l’égalité en droits et en devoirs des musulmans et des non-musulmans », au sein d’un « État national constitutionnel ». La notion de « citoyenneté » n’est pas étrangère à l’islam, a insisté l’imam; bien au contraire, elle fait partie de ses fondements.
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« Déclaration d’Al-Azhar
sur la citoyenneté et le vivre ensemble »
Prononcée par son Éminence le Grand Imam
Au nom d’Allah, Le Clément, Le Miséricordieux
Pour répondre aux besoins renouvelables que les sociétés arabes aspirent à réaliser.
Pour faire face aux défis auxquels sont exposés la religion, la société et les Etats nationaux.
Conscients de beaucoup de dangers qui entravent l’expérience de la diversité religieuse unique dans nos sociétés et dans notre domaine civilisationnel;
En vue de poursuivre les efforts, les documents et les initiatives unilatérales et communes présentés par Al-Azhar et les autres institutions et organisations religieuses et civiles dans le monde arabe ces dernières années.
Partant de la volonté islamo-chrétienne insistant sur le vivre ensemble, sur le refus de l’extrémisme et sur la condamnation de la violence et des crimes commis au nom de la religion, dont elle est innocente, tel qu’il a été mentionné dans la « déclaration d’Al-Azhar sur la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme » en 2014, et à des conférences et rencontres communes qui l’ont suivie;
Partant de tout ce qui précède, Al-Azhar ach-Charif et le Conseil de Sages Musulmans ont décidé d’organiser une conférence intitulée : « La liberté et la citoyenneté .. La diversité et l’intégration » à laquelle ont assisté plus de deux cents personnalités d’élites religieuses, civiles, intellectuelles politiques, musulmanes et chrétiennes de plus de soixante pays du monde arabe et non arabe. De même, beaucoup d’hommes politiques, intellectuels, d’hommes de culture, et de média égyptiens y ont participé.
Pendant deux jours (le 28 février et le 1er mars 2017) animés de panels, de discussions autour des questions et sujets relatifs à la citoyenneté, à la liberté, à la diversité, ainsi que des expériences, des défis, des interventions et des initiatives.
les participants se sont convenus de délivrer « la déclaration d’Al-Azhar » portant les articles suivants :
Premièrement :
Le terme « citoyenneté » est un terme originel en islam, il a été prévu pour la première fois dans la « Constitution de Médine » ainsi que dans les missives et pactes du Prophète (BSL) qui l’ont suivie et dans lesquels le Prophète a jeté les bases de la relation des musulmans avec les non musulmans. La déclaration s’empresse d’affirmer que la citoyenneté n’est pas une solution importée; mais il s’agit d’une restauration de la première pratique islamique du régime politique exercé par le Prophète (BSL) dans la première communauté musulmane qu’il a fondée: l’Etat de Médine.
Cette pratique ne comportait aucune trace de discrimination ni d’exclusion de n’importe quel groupe de la société à cette époque. mais, elle comportait des politiques respectant la diversité religieuse, ethnique et sociale. C’est une diversité qui ne peut fonctionner que dans le cadre de la citoyenneté parfaite et de l’égalité qui ont été prévues dans la Constitution de Médine en ces termes:. les groupes sociaux différents en religion ou en ethnie constituent « une seule nation à l’exclusion des autres hommes » et que les non musulmans ont les mêmes droits et les mêmes devoirs que ceux des musulmans.
Eu égard à tout ce qui précède, les sociétés arabes et islamiques possèdent un patrimoine enraciné dans la pratique du vivre ensemble dans la même société, fondée sur la diversité, la pluralité et la reconnaissance mutuelle.
Etant donné que ces principes constants, ces valeurs et ces traditions tolérantes ont subi, et elles subissent encore des défis intérieurs et extérieurs, l’Al-Azhar et le Conseil des Sages Musulmans et les chrétiens de l’Orient se rencontrent aujourd’hui sur la base de la croyance en l’égalité entre les musulmans et les chrétiens dans les patries, les droits et les devoirs; car ils sont considérés comme « une seule nation, aux musulmans leur religion et aux chrétiens leur religion » tel que le Prophète (BSL) a stipulé dans la constitution de Médine.
En conséquence, les responsabilités patriotiques sont des responsabilités qui engagent tous.
Deuxièmement :
L’adoption des notions de citoyenneté, d’égalité et de droits exige nécessairement la condamnation des actes qui s’opposent au principe de citoyenneté, des pratiques désavouées par la Chari‘a islamique, ces pratiques qui reposent sur la discrimination entre le musulman et le non musulman, qui conduisent à des pratiques de mépris, de marginalisation, de double mesure, aussi bien que à la poursuite, à l’oppression, au déplacement, au meurtre, et à d’autres comportements désapprouvés par l’islam et condamnés par toutes les religions et coutumes.
En effet, le premier facteur de la cohésion et de la consolidation de la volonté commune est l’Etat national fondé sur les principes de citoyenneté, d’égalité et de primauté de la Loi. Par conséquent, l’exclusion du principe de citoyenneté en tant que contrat entre les citoyens, les sociétés et les Etats conduit à l’échec des Etats, à la faillite des institutions religieuses, des élites intellectuelles et politiques, ainsi qu’ à l’arrêt du développement et du progrès. Aussi l’exclusion de ce principe permet-elle aux ennemis de l’Etat et de sa stabilité de saboter les sorts et destins des patries.
En outre, la méconnaissance des notions de citoyenneté et ses exigences encourage à parler des minorités et de leurs droits.
Partant de ces points, la déclaration espère que les intellectuels et cultivés fassent attention au danger de continuer à utiliser le terme « minorités », qui implique les sens de discrimination et de dissociation en prétendant que sous prétexte de confirmer leurs droits. Nous avons assisté ces dernières années à la réapparition du terme « minorités » dans le but d’affirmer les droits. Nous avons vu ces dernières années, la montée du terme « minorités » de nouveau, que nous pensions être disparu avec la fin de la période coloniale. Mais, le terme a été réutilisé récemment dans afin de semer la discorde entre les musulmans et les chrétiens, voire entre les musulmans eux-mêmes; car ce terme conduit à la partition des appartenances, et à se concentrer sur la dépendance des projets de déstabilisation étrangers.
Troisièmement :
Vu que les phénomènes de violence, d’extrémisme et de terrorisme se sont répandus ces dernières décennies et dont les auteurs prétendent justifier leur actions par la religion, vu les pressions, l’intimidation, la déportation, la poursuite et l’enlèvement auxquels s’exposent les adeptes des religions et de diverses cultures, les musulmans et chrétiens réunis à la conférence d’Al-Azhar déclarent que toutes les religions sont innocentes du terrorisme sous toutes ses formes. ils le dénoncent très fort, le désapprouvent avec la dernière énergie . ils adressent un message direct à ceux qui stigmatisent les religions du terrorisme et de la violence de revenir immédiatement sur cette accusation qui s’est établie dans les esprits des gens en raison de ces fautes et prétentions volontaires ou involontaires.
Les participants à la conférence estiment que le fait de présenter l’Islam comme responsable de ces actes odieux commis par certains de ses adhérents ouvre grandement la porte à la qualification de toutes les religions d’être à l’origine du terrorisme. Ce qui donne par la suite occasion aux fanatiques de la modernité d’ en finir avec les religions sous prétexte de la stabilité des sociétés.
Quatrièmement :
La première priorité des États nationaux est la protection des droits des citoyens, de leurs libertés, de leurs biens, de leurs autres droits de citoyenneté, de leur dignité, de leur humanité. Les Etats ne sauraient se désengager de cette priorité; car la préservation de la vie des citoyens et leurs droits en dépend.. Il ne faut en aucun cas rivaliser avec l’État à remplir ce rôle originel. L’histoire proche et lointaine est riche d’exemples qui témoignent que l’affaiblissement de l’État aboutit à la violation des droits de leurs citoyens, que leur puissance est celle de leur citoyens et que les élites cultivées et patriotiques ainsi que les intéressés aux affaires publiques dans les pays arabes assument de grandes responsabilités à côté de l’État dans la lutte contre les phénomènes de violence incontrôlée; que ce soit pour des raisons religieuses, ou ethniques, ou culturelles ou sociales.
Nous sommes tous invités aujourd’hui du fait de la même appartenance et du même destin à la solidarité et à la coopération afin de préserver notre existence humaine, sociale, religieuse et politique. Les injustices sont partagées, les intérêts le sont également. Ce qui exige par la suite un travail commun dont nous reconnaissons tous la nécessité.. Il faut que ce sentiment se traduit en des mesures concrètes dans tous les domaines de la vie religieuse, sociale, culturelle et patriotique.
Cinquièmement,
Ces dernières années, nous, institutions et individus, avons fourni des efforts pour la révision, la rectification, la formation et la refondation.
Nous, musulmans et chrétiens, avons besoin d’avantage de révisions pour le renouveau et le développement dans notre culture et dans les pratiques de nos institutions.
L’établissement des contacts avec les institutions religieuses dans le monde arabe et dans le monde le plus large faisait partie de ces révisions. On a noué des relations avec le Vatican, avec l’Archevêque de Canterbury et avec le Conseil des Églises mondiales.
Nous aspirons à plus de relations avec toutes les institutions religieuses, médiatiques et culturelles dans le monde Arabe pour œuvrer ensemble dans les domaines de l’orientation, de l’éducation religieuse et morale, de la formation à la citoyenneté, et de l’établissement des relations de bonne entente avec les institutions religieuses de partout afin de consolider le dialogue islamo-chrétien et le dialogue entre les civilisations.
Sixièmement :
Al-Azhar ainsi que le Conseil de Sages Musulmans visent, en organisant cette conférence, à établir un partenariat renouvelable ou bien un nouveau contrat entre tous les arabes, qu’ils soient musulmans ou chrétiens ou bien adeptes des autres appartenances. Un lien basé sur l’entente, la reconnaissance mutuelle, la citoyenneté et la liberté. Ce que nous envisageons ici n’est pas seulement une bonne option, mais il s’agit d’une nécessité urgente de la vie et une évolution de nos sociétés, nos pays, nos personnes et nos générations.
Le Messager d’Allah (BSL) nous a présenté un modèle à suivre dans le domaine de partenariat et du lien basé sur le même groupe en donnant l’exemple d’un groupe d’hommes qui étaient sur un bateau à deux étages. Ceux qui résidaient à l’étage inférieur avaient la gêne, car ils passaient par les résidents de l’étage supérieur quand ils voulaient apporter de l’eau à boire (de la rivière). Ils disaient alors : « Si on perçait un trou dans notre partie du bateau, nous aurions de l’eau sans gêner nos voisins de l’étage supérieur ». Le Prophète commenta en disant : « Si le groupe de l’étage supérieur laissaient leurs voisins faire ce qu’ils voulaient, ils mourraient tous. s’ils les empêchaient, ils survivraient tous ».
Nous sommes les résidents d’un même bateau et les citoyens de la même société, nous confrontons les mêmes dangers qui menacent nos vies, nos sociétés, nos pays et toutes nos religions. Nous voulons donc, par une volonté commune, par l’appartenance commune et par le destin commun participer ensemble, à travers le travail sérieux, à sauver nos sociétés et nos pays, à réformer nos relations avec le monde pour préparer, pour nos enfants, des bonnes chances pour un avenir prometteur et une meilleure vie.
En effet, les deux parties réunies musulmane et chrétienne renouvellent les pactes de leur fraternité, de leur refus des tentatives qui visent leur dispersion et qui présentent les chrétiens comme des cibles dans leurs patries. Elles confirment que, quelque soit ce que le terrorisme a fait et fait encore entre nous pour déformer notre expérience commune et pour cibler les nécessités de la vie dans nos sociétés, il (le terrorisme) ne pourra jamais affaiblir notre détermination à continuer de vivre ensemble et à évoluer ce principe et à confirmer la citoyenneté tant dans la pensée que dans la pratique.
Allah Seul connait les intentions
Traduit par le Centre d’Al-Azhar pour la traduction.
http://www.azhar.eg/observer-fr/details/ArtMID/1154/ArticleID/12007/D233claration-d%e2%80%99Al-Azhar-sur-la-citoyennet233-et-le-vivre-ensemble#.WL8ezaq2FEU.twitter
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Dans l’Orient-Le-Jour
Avant la traduction officielle du texte arabe du communiqué final, le quotidien L’Orient-Le Jour, avait déjà proposé une traduction de l’essentiel des quatre points-clés de cette déclaration finale :
1- « La notion de citoyenneté est bien ancrée dans l’islam. Son rayonnement premier figure dans la Constitution de Médine et les pactes et documents du Prophète qui ont suivi, qui réglementent les rapports entre musulmans et non-musulmans. De ce fait, le concept de citoyenneté n’est pas une solution importée, mais une actualisation de la première pratique musulmane du pouvoir par le Prophète, dans la première société musulmane fondée. Cette pratique ne comprenait aucune discrimination ou exclusion à l’encontre d’une quelconque fraction de la société de l’époque, mais prévoyait l’exercice de politiques basées sur la pluralité des religions, des races et des couches sociales, une pluralité opérant dans le cadre d’une citoyenneté entière et égalitaire telle que figurant dans la Constitution de Médine (…) qui stipulait que les non-musulmans et les musulmans partagent les mêmes droits et les mêmes devoirs.
2- « Partant, les sociétés arabes et islamiques possèdent un patrimoine bien ancré de pratique du vivre-ensemble au sein d’une même société marquée par la diversité, le pluralisme et la reconnaissance réciproque. L’adoption des notions de citoyenneté, d’égalité et de droits entraîne la condamnation de ce qui contredit la citoyenneté et maintient des pratiques reposant sur la discrimination entre musulmans et non-musulmans contraires à la charia (…). Le premier facteur de cohésion et de consolidation de la volonté commune est représenté par l’État national constitutionnel reposant sur les principes de citoyenneté, d’égalité et du règne de la loi (…) .
3- « (…) Les participants chrétiens et musulmans au congrès d’al-Azhar déclarent que toutes les religions sont innocentes du terrorisme, sous toutes ses formes, et le condamnent le plus fermement possible (…).
4- « Dès lors, la protection des citoyens, de leur vie, de leurs biens, de leurs libertés et de tous les autres droits que leur confèrent leur citoyenneté et leur dignité humaine, est le devoir premier des États nationaux (…). »
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