Une encyclique sur la fraternité et l’amitié sociale
Amitié entre François d’Assise et le Sultan, saynète, Damiette (Egypte), 24 novembre 2019
Après l’avoir signé à Assise la veille, le pape François a donné au monde, en la fête de Saint François d’Assise, sa troisième encyclique : « Fratelli tutti » sur la fraternité et l’amitié sociale
dont on peut découvrir le contenu en intégralité en neuf langues : arabe, allemand, anglais, arabe, espagnol, français, italien, polonais, portugais et français :
Texte de l’encyclique en français
Suite à cette parution, une conférence de presse s’est tenue au Vatican le dimanche 4 octobre 2020.
Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, a développé une réflexion sur la place de la fraternité dans les relations internationales, fraternité qui doit s’exprimer dans des « actes concrets ». « L’encyclique nous rappelle l’intégration entre pays, le primat de la règle sur la force, le développement et la coopération économique, et, surtout, l’instrument du dialogue vu non pas comme un anesthésiant ou pour des retouches occasionnelles », mais comme la plus efficace des armes. « Le dialogue détruit les barrières du cœur et de l’esprit, il ouvre les espaces pour le pardon, il favorise la réconciliation ».
La fraternité n’est donc pas seulement un effort individuel, mais elle constitue « un parcours ascendant déterminé par cette saine subsidiarité qui, en partant de la personne, s’élargit jusqu’à embrasser la dimension familiale, sociale, étatique, jusqu’à la communauté internationale », a expliqué le cardinal Parolin. Ainsi peut-on construire une « gouvernance » plus collégiale dans les organisations internationales, à l’image de cette dynamique de synodalité que le Pape cherche à promouvoir au sein de l’Église catholique.
L’enjeu est donc de bâtir une « culture de la fraternité » à travers laquelle « le Pape François appelle chacun à aimer l’autre peuple, l’autre nation, comme la sienne, et ainsi à construire des relations, des règles et des institutions, en abandonnant le mirage de la force, des isolements, des visions fermées, des actions égoïstes et partisanes », car un monde meilleur ne peut pas se bâtir par l’addition des intérêts particuliers.
Puis quatre personnes se sont exprimées : le cardinal Miguel Angel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, le juge Mohamed Mahmoud Abdel Salam, conseiller du Grand-Imam d’Al-Azhar, la théologienne Anna Rowlands, spécialiste de la doctrine sociale de l’Église, et Monsieur Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté de Sant’Egidio.
Voici le texte de leurs interventions :
Interventions lors de la conférence de presse
A la demande de la Conférence des évêques de France, le Père Grégoire Catta, directeur du Service national famille et société est revenu dans un commentaire –sur les notions de « rêve, de « pauvres » et de « dialogue ». Quant au Père Vincent Feroldi, directeur du Service national pour les relations avec les musulmans, il met en évidence combien est grand le lien entre cette encyclique et le Document sur la Fraternité du 4 février 2019.