En ces temps de pandémie, un Aïd-el-Adha sous le signe de la fraternité et de l’attention aux autres
Dans une mosquée du Caire, en novembre 2019, avant le COVID-19…
Comme l’a annoncé le Conseil français du culte musulman, la fête de l’Aïd-el-Adha (1441-2020) débute le vendredi 31 juillet 2020.
L’Aïd el-Adha, la Grande Fête, marque pour les musulmans la fin du pèlerinage faisant mémoire de la foi d’Abraham en l’Unique. Il commémore l’œuvre et le sacrifice du Prophète Abraham (Ibrahim) et de son fils Ismaïl touchés par la Miséricorde divine à la suite d’une épreuve manifeste.
Le jeûne des jours précédant la fête et notamment le jour d’Arafat, la veille de l’Aïd, donne l’occasion aux musulmans de mesurer la souffrance et la détresse de ceux et celles qui subissent au quotidien les affres de la pauvreté.
Comme la plupart des rites musulmans, l’acte sacrificiel consistant à l’abattage d’un ovin (un par famille) ou d’un bovin (un pour sept familles), qui est une recommandation, voire une obligation pour certaines écoles, n’est pas une fin en soi : « Ni la chair ni le sang de ces animaux n’ont d’importance pour Dieu. Seule compte pour Lui votre piété. Aussi a-t-Il mis ces animaux à votre service, afin que vous Le glorifiez pour vous avoir dirigés sur le droit chemin. Prophète ! Annonce à ceux qui font le bien » (Coran 22, 37).
La tradition prévoit qu’un tiers de l’animal sacrifié à l’occasion de la fête soit donné au pauvres, un tiers servi aux amis et proches et le dernier tiers pour la consommation familiale : « Invoquez le Nom de Dieu sur ceux qui sont prêts à être sacrifiés. Et une fois que la bête est abattue, vous pourrez vous nourrir de sa chair et en distribuer aux nécessiteux discrets et aux pauvres mendiants. C’est dans ce but que Nous vous avons assujetti ces animaux. Peut-être en serez-vous reconnaissants » (Coran 22, 36).
Mais, en 2020, le coronavirus s’est invité et a amené les autorités religieuses musulmanes à édicter le 25 juillet quelques recommandations, en plus du respect des gestes-barrière. Ainsi :
le CFCM appelle :
- les personnes vulnérables à se protéger davantage et à ne pas se rendre aux rassemblements. Ils peuvent accomplir la prière de l’Aïd chez eux ;
- les mosquées qui ne sont pas en mesure de faire respecter les mesures barrières à s’abstenir d’organiser les prières collectives de l’Aïd et du vendredi ;
- les mosquées qui organisent plusieurs services de prières à les espacer suffisamment pour éviter que les fidèles se croisent ;
- les fidèles à apporter leurs tapis individuels de prière et effectuer leurs ablutions chez eux.
La fête de l’Aïd El-Adha intervenant cette année un jour de vendredi, le CFCM appelle à abréger les prêches et les prières de l’Aïd et du vendredi pour rendre brefs les deux rassemblements correspondants.
Les mosquées qui s’appuient sur un avis rendant facultatif la prière du vendredi si celle-ci coïncide avec l’Aïd, appelleront les fidèles à faire la prière de Dohr chez-eux à la place de la prière de vendredi.
De même l’acte sacrificiel ayant lieu dans les abattoirs, qui sont des potentiels clusters, doit encourager le sacrifice par délégation, l’étalement du sacrifice sur trois jours et la livraison des sacrifices à des points plus sûrs.
Enfin, le CFCM appelle les musulmans de France à élever des prières pour que nos concitoyens soient protégés face à un retour éventuel de la pandémie.
Qu’à l’image d’Abraham, Dieu le Tout Puissant, riche en miséricorde, nous garde ensemble, dans la fidélité et la confiance, pour continuer notre pèlerinage sur terre, en travaillant à la rendre chaque jour plus fraternelle !
Que demeure la dynamique initiée pendant tout le confinement entre les responsables des différentes traditions religieuses présentes en France pour vaincre avec tous nos concitoyens cette pandémie du COVID-19 !
A tous les musulmans résidant en France, bonne et sainte Fête de l’Aïd el-Adha !
Que Dieu vous bénisse, vous, vos familles, vos communautés et toute la famille humaine !
P. Vincent FEROLDI, Directeur du SNRM, et toute l’équipe d’animation du SNRM