Le groupe THÉOLOGIE EN DIALOGUE publie…
Nous mesurons tous combien notre monde évolue. A l’heure de la numérisation et de la mondialisation, les repères changent, des transformations s’opèrent, des impensables commencent à se formuler, des certitudes se fissurent. Dans un tel contexte, des déplacements sont nécessaires. Les hommes et les femmes d’aujourd’hui sont appelés à inventer de nouveaux paradigmes.
STIMULER LA RECHERCHE THÉOLOGIQUE
Ainsi est-il apparu nécessaire au Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM), service de la Conférence des évêques de France, d’aller de l’avant avec d’autres, et en confiance, dans une réflexion théologique menée par des chrétiens et des musulmans sur des questions contemporaines touchant de près nos sociétés et nos communautés.
En cette époque marquée par une culture de l’immédiateté, nous ne pouvons plus en effet nous limiter à réagir dans l’urgence.
Il nous paraît important de prendre le temps du recul et de la réflexion, d’honorer l’intelligence dans un monde où l’émotionnel est partout, et de le faire ensemble, chrétiens et musulmans.
C’est ainsi que s’est mis en route en 2017 un groupe Théologie en dialogue.
QUI EST-IL ?
Celui-ci réunit des hommes et femmes, acteurs du dialogue islamo-chrétien, de formations et compétences diverses : théologiens, historiens, sociologues, linguistes, prêtres, religieux(se), imams, universitaires, enseignants, chercheurs, venant de France, de Belgique, d’Égypte et de Turquie.
Ceux-ci désirent penser un discours théologique qui puisse offrir des repères pour interpréter ce temps, tout en reconnaissant et en acceptant la différence, au niveau même des convictions profondes qui font vivre les personnes et les communautés habitant un même espace social.
Ils pensent qu’est aujourd’hui nécessaire une « réflexion théologique » ancrée dans les réalités contemporaines, prenant au sérieux le contexte de pluralisme des convictions qui caractérise l’Europe – et l’Occident en général – et ceci, non comme une fatalité, mais comme un appel à une réflexion féconde.
Comme croyants et comme penseurs, il leur apparaît essentiel, au cœur de leurs traditions respectives, de pouvoir se confronter dans leur façon d’aborder leur rapport à la Vérité dans ce contexte de pluralisme. Cela signifie accueillir ensemble, en chrétiens et en musulmans, le défi de ré-interroger leurs traditions respectives, à partir des questions posées par leurs contemporains, en se servant aussi, tout en les questionnant, des fondements de la philosophie et des instruments cognitifs de la modernité.
Croyant au Dieu unique, en fidélité à leurs propres traditions, chrétiens et musulmans, ils ne peuevnt pas réfléchir seuls, chacun de son côté. Ils ont besoin les uns des autres pour avancer dans leurs réflexions et proposer les réponses les plus pertinentes au service du bien commun.
Ils sont convaincus qu’ils peuvent recevoir et s’enrichir les uns des autres, et mûrir ensemble une théologie en dialogue.
TRAVAILLER A UNE THÉOLOGIE PARTAGÉE
Chaque tradition trouve dans ses sources de quoi fonder le dialogue. Ce dernier existe depuis de nombreuses années et de diverses manières, et il a été réfléchi théologiquement. Ce qui nous paraît urgent et nécessaire aujourd’hui n’est pas seulement de dialoguer, mais aussi de penser ensemble ce dialogue à partir de nos traditions respectives, en habitant sereinement nos différences et se confrontant à celles-ci les uns devant les autres et les uns par les autres.
Il s’agit de travailler à une théologie partagée du dialogue inter-religieux, l’originalité étant de penser ensemble l’acte de dialogue.
Le groupe THÉOLOGIE EN DIALOGUE porte aussi la conviction qu’ils doivent avancer avec d’autres partenaires qui ne confessent pas Dieu, mais portent, comme eux, le souci du devenir de notre société et de la construction d’un être toujours plus humain. Car ce qui est en question est autant le devenir des religions que celui de notre société. L’interrogation essentielle ne porte-t-elle pas finalement sur comment à la fois être et faire ensemble aujourd’hui ? Ou comment vivre, individuellement et collectivement, en tant que croyants et avec tous les autres, dans le monde qui est le nôtre ? Aborder le contenu de la foi, n’est-ce pas emprunter une voie anthropologique pour penser et construire l’humain, tout en vivant et assumant une relation à la transcendance ?
Sans avoir la prétention d’apporter une réponse définitive à toutes ces questions, le groupe Théologie en dialogue souhaite proposer aux lecteurs les fruits de sa réflexion à travers plusieurs cahiers thématiques.
Le premier, sorti fin février 2020, porte sur « Le dialogue. La vérité à l’épreuve du dialogue entre chrétiens et musulmans ». Il se présente sous forme d’une conversation théologique entre Adrien Candiard, frère dominicain, et Omero Marongiu-Perria, chercheur musulman.
Ont participé à cette recherche :
- Kassim (Mohamed) Mohamed-Soyir Bajrafil, marié, père de cinq enfants, enseignant, chercheur, essayiste, théologien et imam à Ivry-sur-Seine.
- Adrien Candiard, frère dominicain, islamologue, chercheur à l’Institut dominicain d’études orientales (IDEO) au Caire.
- Djamel Djazouli, marié, directeur de l’Institut culturel An-Nour à Cergy et enseignant de langue arabe coranique.
- Vincent Feroldi, prêtre du diocèse de Lyon, historien, directeur du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de la Conférence des évêques de France.
- Denis Gril, marié, père de cinq enfants, professeur émérite de langue arabe et d’islamologie (Aix-Marseille Université), membre de l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM) et spécialiste de la spiritualité musulmane.
- Colette Hamza, religieuse xavière, enseignante, directrice de l’Institut de sciences et théologie des religions (ISTR) de Marseille, adjointe du directeur du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de la Conférence des évêques de France.
- Omero Marongiu-Perria, marié, père de quatre enfants, sociologue spécialiste de l’islam en France, co-fondateur du Forum islamo-chrétien du Grand Ouest.
- Claudio Monge, frère dominicain, théologien des religions et enseignant, chargé de mission du Maître de l’Ordre Dominicain pour le Dialogue Interreligieux, responsable du Centre culturel dominicain d’Istanbul (DoSt-I), en Turquie.
Il faut également mentionner les frères dominicains Jean-François Bour et Emilio Platti qui ont participé aux deux premières années de la recherche.
Pour toute commande (10 euros franco de port), adressez-vous à : snrm@cef.fr