Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !
En ce matin de Pâques,
toute l’équipe du SNRM
vous souhaite une belle fête de Pâques
car le Christ est ressuscité,
Il est vraiment ressuscité !
Accueillons aussi le message pascal reçu de Damas, en Syrie !
L’Eglise qui est à Damas témoigne de sa souffrance !
N’oublions pas tout le peuple syrien,
dans la diversité de ses croyances !
DE L’AUTO-SUFFISANCE A L’ASSISTANAT
UN PARADIS BRISÉ
Arrivé à Damas en 2006, j’avais du mal à trouver une personne modeste qui vienne demander de l’aide. S’interrogeant sur ce phénomène, un confrère me dit : « C’est normal dans un pays où l’éducation et l’hospitalisation sont gratuites, les produits alimentaires de base subventionnés… Les modestes salaires suffisent ; il n’y a pas besoin de tendre la main ».
Huit ans plus tard, la guerre a détruit un pays et un peuple paisible : destructions chaotiques, 600.000 morts, 12 millions de réfugiés et d’exilés sans toit, économie paralysée, monnaie dévaluée, inflation galopante, embargo étouffant.
Des familles disent maintenant : « Pendant la guerre et sous les bombes, on était mieux. Sous les bombes, on pouvait s’abriter, se cacher. Comment fuir maintenant la guerre économique qui frappe à toutes les portes ? ».
DIGNITÉ BLESSÉE
Avec efficacité, la guerre économique prend la relève des violences militaires armées pour atteindre toutes les classes sociales. L’embargo sur l’Iran prend en route le petit peuple syrien oublié dans la misère.
Si, en 2006, on avait du mal à trouver un pauvre en Syrie, aujourd’hui, il est impossible de trouver un Syrien qui ne vive pas dans le besoin et la précarité, face à des problèmes sociaux insurmontables, couronnés par un chômage prolongé ou presque perpétuel.
Qu’il est difficile de regarder des familles fragilisées, de plus en plus et poussées à la mendicité ! Le plus douloureux n’est pas le besoin, mais de voir la dignité humaine blessée… L’amertume se lit facilement dans un regard baissé pour éviter plus d’humiliation.
Devant cet amour-propre, troublé et brisé, l’Eglise conserve le regard fixé sur le TOMBEAU VIDE.
Pâques 2019
+ Samir NASSAR
Archevêque Maronite de Damas