Appels de nos évêques

APRÈS LES ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE 2015 À PARIS, DE NOMBREUX EVÊQUES FRANÇAIS SE SONT EXPRIMÉS:

ON TROUVERA LA PLUPART DE LEURS DÉCLARATIONS SUR LES SITES DIOCÉSAINS.

DU SAINT PÈRE

« Chers frères et sœurs, je voudrais exprimer ma douleur pour les attaques terroristes qui dans la soirée de vendredi ont ensanglanté la France, en causant de nombreuses victimes. Au président de la République française, et à tous les citoyens, j’apporte l’expression de mes condoléances les plus fraternelles. Je suis proche en particulier des proches de ceux qui ont perdu la vie et des blessés », a déclaré François.

« Tant de barbarie nous laisse effarés, et on se demande comment le cœur de l’homme peut imaginer et réaliser des événements aussi horribles, qui ont bouleversé non seulement la France mais le monde entier. Face à de tels actes, on ne peut pas ne pas condamner l’inqualifiable affront à la dignité de la personne humaine. Je veux réaffirmer avec vigueur que la voie de la violence et de la haine ne résout pas les problèmes de l’humanité. Utiliser le nom de Dieu pour justifier cette voie est un blasphème !», a-t-il ajouté avec insistance, sortant de son texte.

« Je vous invite à vous unir à ma prière. Confions à la miséricorde de Dieu les victimes sans défense de cette tragédie. Que la Vierge Marie, Mère de miséricorde, suscite dans les cœurs de tous des pensées de sagesse et des intentions de paix. Demandons-lui de protéger et de veiller sur la chère Nation française, la première fille de l’Église, sur l’Europe et sur le monde entier. » « Tous ensemble prions en silence »

Angelus du dimanche 15 novembre 2015, place Saint-Pierre de Rome

 

Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, président de la Conférence des Evêques

Dans sa capitale, notre pays a été touché par une série d’attentats d’une barbarie inégalée. Avec les catholiques de France, j’exprime ma profonde douleur devant cette extrême violence qui a retiré la vie à tant de personnes et blessé tant d’autres. Mes pensées et mes prières vont aux victimes, à leurs proches, aux forces de l’ordre, aux soignants et à nos gouvernants sur lesquels pèse une lourde responsabilité. En ces heures difficiles nous leur faisons confiance.

J’invite les catholiques de France, ce dimanche tout spécialement, par leur prière, leurs paroles et leurs actes à être artisans de paix, d’unité et témoins de l’Espérance.

Nous le savons, le mal n’aura pas le dernier mot.

 

Mgr André cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris

Notre ville de Paris, notre pays, ont été frappés hier soir avec une sauvagerie et une intensité particulières.

Après les attaques de janvier dernier, après l’attentat de cette semaine à Beyrouth et tant d’autres au long de ces derniers mois, notamment au Nigéria et dans d’autres pays d’Afrique, notre pays connaît à nouveau la douleur du deuil et doit faire face à la barbarie propagée par des groupes fanatiques.

Ce matin, je prie et j’invite les catholiques de Paris à prier pour celles et ceux qui ont été tués hier et pour leurs familles, pour les blessés et pour leurs proches et pour ceux qui s’activent pour venir à leur secours, pour les forces de l’ordre soumises à une redoutable tension, pour nos gouvernants et pour notre pays afin qu’ensemble nous demeurions dans l’unité et la paix des cœurs.

Je demande aux paroisses de Paris de se conformer strictement aux mesures de prudence édictées par les autorités publiques. Je leur demande de faire de cette journée et celle de demain dimanche des journées de deuil et de prière.

Dimanche soir à 18h30, je présiderai la messe à Notre-Dame de Paris à l’intention des victimes de cette nuit et de leurs proches et à l’intention de notre pays ; le glas de la cathédrale sonnera à 18h15. La télévision catholique KTO retransmettra cette messe, permettant à tous ceux qui le souhaiteront de s’y associer.

Face à la violence des hommes, puissions-nous recevoir la grâce d’un cœur ferme et sans haine. Que la modération, la tempérance et la maîtrise dont tous ont fait preuve jusqu’à présent se confirment dans les semaines et les mois qui viennent ; que personne ne se laisse aller à l’affolement ou à la haine. Demandons la grâce d’être des artisans de paix. Nous ne devons jamais désespérer de la paix, si on construit la justice.

 

Homélie du cardinal André Vingt-Trois (Cathédrale Notre-Dame de Paris, dimanche 15 novembre 2015)

Messe à l’intention des victimes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint Denis et de leurs proches ainsi qu’à l’intention de la France en la cathédrale Notre-Dame de Paris

Dn 12, 1-3 ; Ps 15 ; He 10, 11-14.18 ; Mc 13, 24-32

Les événements tragiques qui ont frappé notre pays ces jours-ci, -et particulièrement Paris et Saint-Denis-, plongent nos concitoyens dans l’effroi et la stupeur. Ils nous posent deux redoutables questions : en quoi notre mode de vie peut-il provoquer une agression aussi barbare ? A cette première question, nous répondons volontiers par l’affirmation de notre attachement aux valeurs de la République, mais l’événement nous oblige à nous interroger sur le prix à payer pour cet attachement et à un examen de ces valeurs. La deuxième question est encore plus redoutable car elle instille un soupçon dans beaucoup de familles : comment des jeunes formés dans nos écoles et nos cités peuvent-ils connaître une détresse telle que le fantasme du califat et de sa violence morale et sociale puissent représenter un idéal mobilisateur ? Nous savons que la réponse évidente des difficultés de l’intégration sociale ne suffit pas à expliquer l’adhésion d’un certain nombre au djihadisme bien qu’ils échappent apparemment à l’exclusion sociale. Comment ce chemin de la barbarie peut-il devenir un idéal ? Que dit ce basculement sur les valeurs auxquelles nous sommes attachés que nous défendons ?

La foi chrétienne peut-elle nous être de quelque secours dans le désarroi qui s’est abattu sur nous ? A la lumière des lectures bibliques que nous venons d’entendre, je voudrais vous proposer trois éléments de réflexion.

1. « Dieu, mon seul espoir. » (Psaume15)

Le psaume 15, comme beaucoup d’autres psaumes, est un cri de foi et d’espérance. Pour le croyant dans la détresse, Dieu est le seul recours fiable : « Il est à ma droite, je suis inébranlable. »

C’est peu dire que les tueries sauvages de ce vendredi noir ont plongé dans la détresse des familles entières. Et cette détresse est d’autant plus profonde qu’il ne peut pas y avoir d’explications rationnelles qui justifieraient l’exécution aveugle de dizaines de personnes anonymes. Mais si la haine et la mort ont une logique, elles n’ont pas de rationalité. Bien sûr, nous avons besoin de dire des mots, nous avons besoin que des mots soient dits et que nous les entendions, mais nous sentons tous que ces paroles ne vont pas au-delà d’un réconfort immédiat. Avec l’irruption aveugle de la mort, c’est la situation de chacun d’entre nous qui devient incontournable.
Le croyant, comme tout un chacun, est confronté à cette réalité inéluctable, proche ou lointaine, mais certaine : notre existence est marquée par la mort. On peut essayer de l’oublier, de la contourner, de la vouloir douce et légère, mais elle est là. La foi, aucune foi, ne permet d’y échapper. Et nous sommes intimement acculés à répondre de nous-mêmes : vers qui nous tourner dans cette épreuve ? Faire confiance aux palliatifs, plus ou moins efficaces ou durables ou bien faire confiance à notre Dieu, qui est le Dieu de la vie. Le psalmiste nous soutient pour mettre sur nos lèvres la prière de la foi et de l’espérance : « Tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. »

En ces jours d’épreuve, chacun de ceux qui croient au Christ est appelé au témoignage de l’espérance pour lui-même et tous ceux qu’il essaie d’accompagner et de soulager. Au moment où va s’ouvrir, dans quelques semaines, l’année de la miséricorde, nous voudrions, par nos paroles et nos actions, être des messagers de l’espérance au cœur de la souffrance humaine.

2. « Tu m’apprends le chemin de la vie. » (Psaume 15)

Cette espérance définit une manière de vivre pour ceux qui la reçoivent. Elle nous apprend le chemin de la vie. Heureusement tous ne sont pas confrontés aux horreurs subies par les victimes du fanatisme comme celles de vendredi dernier. Mais tous, sans exception, chacun et chacune d’entre nous, nous devons affronter des événements et des périodes difficiles dans notre existence. À quoi reconnaît-on un homme ou une femme d’espérance ? À sa capacité à assumer des épreuves et à combattre contre les forces destructrices dans la confiance et la sérénité. Cette force intérieure permet à des hommes et à des femmes ordinaires, comme vous et moi, de refuser de plier, de faire des choix difficiles, parfois héroïques, bien au-delà de ses propres forces.

Après les périodes de dures épreuves, nous pouvons reconnaître que certaines et certains ont tenu sans faiblir parce que leur conviction intérieure était assez forte pour braver des dangers possibles ou réels. Pour nous, chrétiens, cette force vient de notre confiance en Dieu et de notre capacité à nous appuyer sur Lui. Mais nous pouvons aller plus loin dans notre interprétation : pour un certain nombre d’hommes et de femmes, leur foi en une réelle transcendance de l’être humain les motive. Même s’ils ne partagent pas notre foi en Dieu, ils partagent un de ses fruits qui est la reconnaissance de la valeur unique de chaque existence humaine et de sa liberté. Pouvons-nous voir dans le calme et le sang-froid dont nos compatriotes ont fait preuve un signe de cette conviction que notre société ne peut se justifier que par son respect indéfectible de la dignité de la personne humaine ?

Face à la barbarie aveugle, toute fissure dans ce socle de nos convictions serait une victoire de nos agresseurs. Nous ne pouvons répondre à la sauvagerie barbare que par un surcroît de confiance en nos semblables et en leur dignité. Ce n’est pas en décapitant que l’on montre la grandeur de Dieu, c’est en travaillant au respect de l’être humain jusque dans ses extrêmes faiblesses.

3. « Lorsque vous verrez arriver tout cela… » (Marc 13, 29)

Cette confiance en Dieu est une lumière sur le chemin de la vie, mais pas seulement pour chacun d’entre nous dans son existence personnelle. Elle est aussi une lumière pour comprendre l’histoire humaine, y compris dans son déroulement énigmatique. L’évangile de Marc que nous avons entendu annonce le retour du Fils de l’Homme, le Sauveur, à travers des signes terrifiants dans les cieux et sur la terre. Nous ne sommes plus accoutumés à cette façon de scruter les signes, encore que beaucoup fassent commerce de cet exercice. Mais il me semble que le plus important pour nous est de puiser dans cette lecture deux enseignements.

D’abord, nul ne sait ni le jour ni l’heure de la fin des temps. Seul, le Père les connaît. Nous savons aussi que nous ne connaissons ni le jour ni l’heure de notre propre fin et que cette ignorance taraude bien des gens. Mais nous voyons tous, -et l’événement de cette semaine nous le rappelle cruellement-, que l’œuvre de mort ne cesse jamais et frappe, parfois aveuglément.

Ensuite, les événements dramatiques ou terrifiants de l’histoire humaine peuvent être interprétés et compris comme des signes adressés à tous. « Lorsque vous verrez cela, sachez que le Fils de l’Homme est proche à votre porte » nous dit l’évangile (Marc 13,29). Cette capacité d’interpréter l’histoire n’est pas une façon de nier la réalité. Elle est une façon de découvrir que l’histoire a un sens. Elle annonce quelqu’un qui frappe à notre porte, à chacune de nos portes. Ce quelqu’un, c’est le Christ.

Ainsi nous ne pouvons pas nous arrêter aux malheurs de la vie ni aux souffrances que nous endurons, comme si cela n’avait aucun sens. À travers eux, nous pouvons découvrir que Dieu frappe à notre porte et veut nous appeler encore à la vie, nous ouvrir les chemins de la vie. Cette espérance, nous devons la porter et en témoigner comme un réconfort pour ceux qui souffrent et comme un appel pour tous à vérifier les vraies valeurs de sa vie.

Je vous propose maintenant de vous unir intensément à la prière des défunts qui va être chantée.

 

Mgr Aubertin, Archevêque de Tours

La folie meurtrière a encore frappé ce vendredi soir en plein Paris, après Beyrouth cette semaine. L’horreur a atteint une dimension jusque-là inégalée dans notre pays. Lorsque l’homme n’a plus ses repères, il perd son humanité, et est capable du pire.

Au nom des communautés catholiques de Touraine, je condamne ces actes meurtriers. J’appelle chacun et chacune à ne céder ni à la peur ni à la violence.

J’invite chacun et chacune à prier pour les victimes, trop nombreuses victimes, pour leurs familles plongées violemment dans le deuil, pour les rescapés de ces attentats, qui garderont au fond de leurs yeux et de leur cœur les traces de cette épreuve terrible. Portons aussi dans nos prières tous ceux qui organisent et ceux qui commettent de tels actes : leur aveuglement en dit long sur leur perte de repères.

Portons dans notre prière également toutes les forces de sécurité, policiers, militaires, agents de renseignement, hommes politiques, et aussi les équipes de secours et les équipes médicales au service des blessés.

Que le Dieu de la paix accueille nos prières et nous éclaire de son espérance.

 

Mgr Emmanuel Delmas, évêque d’Angers

Les attentats perpétrés hier soir à Paris sont d’une extrême gravité. Je tiens à exprimer au nom de tous les catholiques du diocèse mon effroi, mais aussi toute ma sympathie pour les victimes et leurs familles.

Je prie pour nos responsables politiques qui ont à prendre des décisions particulièrement délicates dans ces circonstances.

Un tel événement va susciter de nombreuses réactions : je souhaite que nous nous laissions inspirer par les attitudes du Christ, pour briser le risque d’escalade de violence. Chacun, en effet, peut et doit apporter sa contribution à un meilleur dialogue, et désirer qu’advienne la paix, ici, dans notre pays, et partout dans le monde.

J’invite toutes les communautés de notre diocèse à porter cette épreuve dans la prière, en particulier lors des assemblées de ce dimanche.

 

Mgr Jean-Louis Papin, évêque de Nancy

Horreur et sidération

Malgré tous les efforts pour déjouer les attentats, notre pays a été frappé une nouvelle fois. Nous savions que cela pouvait arriver, que cela allait arriver car il est impossible de tout prévenir, surtout lorsque les terroristes sont décidés à sacrifier leur vie.

Notre pensée et notre prière vont vers les très nombreuses victimes et leurs proches. Plus de 120 personnes ont perdu la vie. Beaucoup sont dans un état grave. Toutes étaient sorties pour passer une soirée agréable en famille et entre amis.
Ce n’est pas seulement Paris et la France qui ont été ensanglantés. C’est toute la famille humaine qui était visée par des individus et des organisations qui n’ont rien d’humain et qu’il nous faut éliminer par tous les moyens. L’humanité est en état de légitime défense.
D’où l’importance de rester unis quelles que soient nos convictions, nos origines et nos croyances. Nous devons résister à ceux qui veulent par ces attentats nous dresser les uns contre les autres et engendrer la terreur.
Ce soir et demain, les chrétiens de toutes confessions vont se rassembler pour prier comme ils le font chaque dimanche. Je les invite à mettre au cœur de leur prière toutes les victimes de la barbarie, celles de cette nuit et celles des autres jours partout dans le monde.

 

Mgr Scherrer, évêque de Laval

La violence n’aura jamais le dernier mot
Moins d’un an après les attentats de Charlie Hebdo, la date du 13 novembre 2015 restera tragiquement gravée dans nos mémoires. Cette nuit-là, la violence terroriste aveugle a frappé à nouveau en plusieurs lieux de notre capitale, faisant un nombre important de victimes. Notre pensée rejoint toutes les familles qui sont affectées par ce drame et ont perdu un des leurs. Nous portons aussi dans notre prière les nombreux blessés dont certains se trouvent entre la vie et la mort.
Ce samedi, à midi, les cloches de la cathédrale sonneront le glas en solidarité avec les victimes.
Demain, au cours de la messe dominicale, j’appelle les communautés chrétiennes à prier tout particulièrement pour la paix et, dans les jours et les semaines à venir, à multiplier les initiatives de rencontre et de dialogue. Ne cédons pas à la peur ni à la désespérance, la violence n’aura jamais le dernier mot. Seul l’amour peut vaincre la haine. Dans nos familles, nos quartiers, nos villes et nos villages, soyons d’inlassables bâtisseurs de la paix.

 

Mgr Luc Crepy, évêque du Puy-en-Velay (entretien)

Bien sûr. Au cours de la prière nous avons évoqué les victimes et leurs familles, les blessés aussi, de ces attentats. Nous pensions avoir une journée paisible de recueillement. Les esprits et les cœurs de tout le monde sont bouleversés par tous ces événements tragiques, cette violence, cette barbarie dont nous avons été témoins en région parisienne. C’est quelque chose de difficile, qui transforme cette journée.

Les chrétiens doivent d’une part dénoncer toute forme de violence et de barbarie. Et en même temps, ils doivent chercher dans le quotidien à être des hommes et des femmes qui mettent un peu plus de paix. Ils doivent chercher à rencontrer les autres dans leur différence, travailler à ce que, dans notre pays, il y ait un peu plus de fraternité.

Tous les extrémismes religieux disent toujours agir au nom de Dieu. Dès que l’on est dans l’extrémisme, on n’est plus crédible. Toutes les religions, quand elles veulent vivre au plus profond ce qui les anime, ne tombent pas dans l’extrême. Ce n’est jamais au nom de Dieu que l’on commet la haine et le mal.

 

Mgr Jean-Christophe Lagleize, évêque de Metz

Notre pays est sous le choc des attentats. L’heure est au recueillement et à la prière, pour les victimes, leurs familles, nos responsables politiques et aussi pour ceux qui sombrent dans la violence aveugle et froide. Le Christ nous dit dans l’Évangile : «n’ayez pas peur». Demandons-lui la force et l’union pour notre pays et pour chacune et chacun de nous, pour ne pas céder à ceux qui veulent nous terroriser. Je sais que ce soir et demain nous prierons à ces intentions.

 

Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes

Cette nuit, des attentats d’une rare violence ont causé de très nombreux morts à Paris et la région parisienne. La barbarie et la haine semblent toujours plus féroces. Des groupes de fanatiques veulent semer la terreur.

J’appelle les catholiques du diocèse de Nantes à faire de ce week-end, un temps de recueillement, de prière, unis au deuil de la nation tout entière. Nous prierons pour les victimes et leurs familles. Nous prierons pour tous ceux qui sont mobilisés pour secourir et pour maintenir la sécurité de la population. Nous prierons pour les gouvernants de notre pays, soumis à une tension très forte. Dans cette prière, nous demanderons à Dieu de ne pas nous laisser gagner par la haine, la violence ou la peur. Le meilleur rempart contre les actes terroristes, c’est la fraternité et l’unité.

Des consignes de sécurité sont données par les autorités publiques : je demande aux paroisses et aux mouvements qui sont responsables de rassemblements, de s’y conformer.

Demain dimanche, je présiderai à la cathédrale de Nantes la messe de 19 heures, à l’intention des victimes, de notre pays, et de la paix dans le monde. Le glas sonnera à 18h45.

Contre la violence et la haine, tenons fermement notre engagement à être artisans de paix.

 

Mgr Eric Aumonier, Evêque de Versailles

Notre pays est une fois de plus touché dans sa chair. Au lendemain des attentats parisiens, ma prière fervente présente au Seigneur les trop nombreuses victimes, les blessés et leurs proches.

Je confie aussi les forces de l’ordre qui, chaque jour, veillent sur nous tous du mieux qu’elles peuvent ; le personnel des secours et des soins qui se dévoue sans relâche ; nos responsables politiques qui œuvrent pour l’unité de notre pays et notre démocratie.

 Je célébrerai la messe à ces intentions et pour notre pays dimanche 15 novembre 2015 à 18h 30 à la cathédrale de Versailles. J’invite toutes les paroisses des Yvelines à faire de même.

 

Mgr Michel Pansard, évêque de Chartres

Notre pays vient d’être touché par des actes volontaires d’hommes habités d’une violence barbare,folle et aveugle. Comment ne pas d’abord faire silence et penser et prier en premier pour les victimes décédées et blessées, pour leurs familles et leurs proches.

En ces membres, c’est le corps entier de la nation qui est blessé. Prions pour tous ceux qui depuis des heures viennent au secours des blessés, prions pour tous ceux dont les forces sont mobilisées pour le maintien de l’ordre et de la sécurité. Prions pour ceux qui nous gouvernent et pour notre pays afin qu’au cœur de l’épreuve nous gardions ensemble avec maitrise et assurance le chemin de l’unité, de la justice et de la paix plus fortes que la folie destructrice.

En ces jours de deuil national décrété par Monsieur le président de la République, j’invite à faire sonner le glas à la fin de la messe samedi soir ou de dimanche, là où cela sera possible.

Dans les jours qui viennent j’inviterai à un temps de rassemblement, de recueillement et de prière, à la cathédrale, pour toutes les victimes de ce drame.

 

Mgr Jean-Michel di Falco Léandri, Evêque de Gap

Au moment où notre pays se trouve plongé dans le drame des attentats qui endeuillent tant de familles, l’heure est au recueillement, et pour les croyants à la prière. Prier pour demander à Dieu d’extirper les sentiments de haine du cœur de ceux qui pourraient commettre à nouveau de tels actes barbares, mais aussi pour chasser la haine qui se cache tapie dans le cœur de chacun et chacune d’entre nous, et laisser toute la place à l’espérance.
Face à de telles horreurs nos petites querelles quotidiennes paraissent bien mesquines et dérisoires.
L’heure n’est pas à accuser celui-ci ou celui-là, si tragique soit la situation, l’heure est à la cohésion sociale pour combattre une peur qui ne serait qu’un aveu de fragilité.
Ici, dans les Hautes-Alpes, dans le diocèse de Gap et d’Embrun, je serai moi-même présent ce samedi 14 novembre à 20 heures 30 pour une veillée de prière qui aura lieu au sanctuaire de Notre-Dame du Laus.
Nous nous tournerons vers la Vierge Marie qui nous a donné l’Amour pour qu’à notre tour nous l’offrions à nos frères et sœurs humains. Nous prierons pour celles et ceux qui sont morts, pour les blessés, pour nous tous bouleversés par cet attentat, pour nos élus, les forces de l’ordre et le monde médical.
J’invite toutes les communautés qui se réuniront au cours de ce week-end pour les célébrations dominicales de prier à ces mêmes intentions.

 

Mgr Habert, évêque de Séez

Face aux événements effroyables qui se sont déroulés à Paris cette nuit, nous éprouvons tous un sentiment de désarroi et de tristesse infinie. Hélas, bien des indices laissaient présager qu’une telle folie meurtrière pouvait se déchaîner dans notre pays.

Dans de telles circonstances l’heure est à l’unité et au courage.

Ceux qui nous gouvernent, à tous les échelons, doivent prendre les mesures nécessaires pour que la paix et l’ordre soient assurés. Les réactions exemplaires des services de santé, de la police et de l’armée ces dernières heures sont pour nous le signe d’un pays qui sait se mobiliser. Par nos attitudes, encourageons cette dynamique.

Chrétiens, en ce jour nous ressentons comme un devoir impérieux de prier.

Nous prions pour les victimes et leurs familles, nous prions pour ceux qui en cette heure luttent contre la mort. Nous prions pour la paix et la justice.

L’Évangile de ce dimanche nous parle de situations de détresse. Face à cette détresse, il nous invite à tourner nos regards vers le Fils de l’homme, celui qui doit venir. Redisons-nous, du plus profond de notre cœur, combien Jésus est notre paix, combien par sa croix il a donné au monde la paix.

J’invite en ce dimanche toutes les communautés à prier pour la paix.

J’invite nos communautés chrétiennes à resserrer partout les lieux d’unité et de fraternité.

Et j’invite les curés, ce dimanche à 18h00 à faire sonner le glas dans nos églises. Ce geste se fera en communion avec la cathédrale Notre Dame de Paris, ainsi que les diocèses de Bayeux et Coutances.

Prions Marie, reine de la paix, qu’elle veille sur nous.

 

Mgr Philippe cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, messe pour la Paix, samedi 14 novembre, cathédrale Saint Jean de Lyon

« Un silence lourd, oppressant, terrible est dans nos coeurs. Prions sans cesse et sans nous décourager », a notamment déclaré l’archevêque de Lyon, en soulignant avoir reçu des messages de paix des représentants lyonnais des cultes musulmans et protestants. Le glas a été sonné en hommage aux victimes, dès 12h15. Tous les sièges de la cathédrale étaient occupés, soit environ 600 personnes. Et tous les âges étaient représentés. Plusieurs élus avaient fait le déplacement, dont l’adjoint au Patrimoine de la Ville de Lyon, Jean-Dominique Durand, le maire du 5ème Thomas Rudigoz et celui du 2eme, Denis Broliquier. Des fidèles de confession musulmane se sont joint à cette célébration. (Le progrès)

 

Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier.

Après les attentats qui viennent de frapper sauvagement Paris et l’Ile-de-France, notre pays est habité par des sentiments d’horreur et une profonde tristesse. J’invite les catholiques de notre diocèse à prier pour toutes les victimes et leurs familles. Faisons de ce dimanche un jour de deuil, de prière mais aussi d’engagement pour la paix et l’unité, tout particulièrement au cours des messes célébrées ce week-end.
Je demande aux paroisses de se conformer aux mesures de prudence édictées par les autorités publiques (…)

J’invite ceux qui le peuvent à se joindre au temps de prière qui se tiendra à l’église Saint-Michel à Saint-Brieuc, ce dimanche 15 novembre à 17h00.

Supplions Dieu de nous tenir dans la fraternité et dans l’espérance.

 

D’Emmanuel Lafont, évêque de Cayenne

Tu es les Dieu des miséricordes !
Je remets entre tes mains les victimes des attentats de Paris,
Du Liban, de Syrie, d’Afghanistan, de Centre Afrique
Ces enfants, ces mamans, ces hommes de tous les continents.
Tu le sais bien, ce sont tes enfants
Je remets entre tes mains tous les survivants.
Ils sont en vie. Je te rends grâce
Mais ils sont marqués par ce sang, cette panique,
L’odeur de la mort.
Père, apaise leur cœur !
Protège aussi tous ces pompiers, policiers, gendarmes, soldats,
Infirmiers, urgentistes, hommes et femmes des hôpitaux
Que de dévouement, de courage devant
La panique et le sang, les cris et les larmes…
Ils ont besoin d’être écoutés, soutenus
Et surtout remerciés, ces médecins de l’impossible
Quant aux acteurs de ces massacres.
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font !
Faut-il que leur cœur soit barbouillé,
Pour croire bien faire tout en semant la mort
Et pourtant pour eux aussi ton Fils est mort.
En pensant à eux, Père, je relis cette prière,
Trouvée sur le corps d’un enfant.
Il y a 70 ans déjà, à Ravensbrück :
 » Seigneur, rappelle-toi aussi des hommes et des femmes au cœur mauvais.
Mais ne te souviens pas des souffrances qu’ils nous ont infligées,
Souviens-toi des fruits que nous avons portés grâce à elles – notre
Camaraderie, notre loyauté, notre humilité, notre courage, notre
Générosité, la grandeur de cœur qui s’est déployé à partir de tout cela et
Lorsqu’ils viendront au jugement, fais que ces fruits soient leur pardon  »
Que ton Esprit nous ouvre à cette Parole :
Ne rendez à personne le mal pour le mal, appliquez-vous à bien agir aux yeux de tous les hommes. Autant que possible, pour ce qui dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes. Bien-aimés, ne vous faites pas justice vous-mêmes, mais laissez agir la colère de Dieu. Car l’Écriture dit : C’est à moi de faire justice, c’est moi qui rendrai à chacun ce qui lui revient, dit le Seigneur. Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire : en agissant ainsi, tu entasseras sur sa tête des charbons ardents. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien. (Romains 12,17-21).
Mgr Lafont.

 

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