Discours de Jean Paul II à Damas 2001
« C’est dans les mosquées ou les églises que les communautés musulmanes et chrétiennes ont façonné leur identité religieuse et c’est en leur sein que les jeunes reçoivent une part importante de leur éducation religieuse. Quel sens de l’identité insuffle-t-on chez les jeunes chrétiens et chez les jeunes musulmans dans nos églises ut nos mosquées? Je souhaite ardemment que les responsables religieux et les professeurs de religion, musulmans et chrétiens, présentent nos deux importantes communautés religieuses comme des communautés engagées dans un dialogue respectueux, et plus jamais comme des communautés en conflit. Il est capital d’enseigner aux jeunes les chemins du respect et de la compréhension, afin qu’ils ne soient pas conduits à faire un mauvais usage de la religion elle-même pour promouvoir ou pour justifier la haine ou la violence. La violence détruit l’image du Créateur dans ses créatures, et elle ne devrait jamais être considérée comme le fruit de convictions religieuses.
J’espère vraiment que notre rencontre d’aujourd’hui dans la Mosquée des Omeyyades sera le signe de notre détermination à faire progresser le dialogue interreligieux de l’Église catholique et de l’islam. Ce dialogue s’est accru lors des récentes décennies; et nous pouvons aujourd’hui manifester notre reconnaissance pour la route qu’aussi loin nous avons parcourue ensemble. Au plus haut niveau, le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux représente l’Église catholique dans cet effort. Depuis plus de trente ans, le Conseil envoie un message aux musulmans à l’occasion de l’Aïd al-Fitr à la clôture du Ramadan, et je suis très heureux que ce geste ait été bien accueilli par de nombreux musulmans comme un signe d’amitié croissante entre nous. Ces dernières années, le Conseil a mis en place un comité de liaison avec des Organisations islamiques internationales, et aussi avec l’Université al-Azhar en Egypte, que j’ai eu le plaisir de visiter l’an dernier.
Il est important que musulmans et chrétiens continuent à explorer ensemble les questions philosophiques et théologiques, afin de parvenir à une connaissance plus objective et plus approfondie de leurs convictions religieuses respectives. Une meilleure compréhension mutuelle conduira sûrement, sur le plan pratique, à une nouvelle manière de présenter nos deux religions non pas en opposition, comme cela est advenu trop souvent par le passé, mais en partenariat pour le bien de la famille humaine[8] ».