« Les cris de douleur des hommes agonisants sont-ils une symphonie à la Gloire de Dieu ? » C’est la question que pose Mohamed el Bachiri dans ce petit livre, Un jihad de l’amour. Le titre donne sa réponse.

Ecrit à la suite de la mort de sa jeune épouse, Loubna, « mon amour, ma confidente, ma complice, ma meilleure amie », lors de l’attentat du métro de Bruxelles, ce livre est un cri contre la guerre, le cri « d’un musulman parmi tant d’autres, que tu n’entends pas, que tu ne vois pas ».

C’est cet évènement qui le fait sortir de son silence, pour dire sa douleur, mais aussi pour partager son itinéraire de fils d’immigré marocain, grandi à Molenbeck, à l’école catholique, pour témoigner de sa compréhension simple et ouverte de l’islam, pour faire part de son regard sur l’histoire et le monde, pour proclamer son amour des autres.

Désormais, « seul capitaine d’un bateau avec ses trois matelots en plein milieu d’un océan de tristesse », Mohamed el Bachiri, père de trois enfants, répond à la haine et à la violence par quatre colombes envoyées aux quatre coins de la terre pour répandre l’amour.

Face au terrorisme, il en appelle au cœur et à la raison, à l’humanité plus grande que l’appartenance à un peuple, une culture ou une religion.

L’auteur insiste sur la nécessaire éducation à la diversité, l’appartenance à une communauté, conçue comme « une porte et non comme un rempart », et pose trois valeurs comme fondement : la sacralité de la vie, le libre arbitre et le rapport fraternel avec les autres humains.

Un beau livre émouvant, poétique, simple et fin dans son analyse de l’islam, des évènements et des questions posées à nos sociétés (les questions sociales, les injustices, la relation homme-femme, la laïcité…).

Un livre qui est un appel au jihâd, celui de l’amour.

Un livre qui, comme le souhaite en finale l’auteur, fait du bien et « réconforte les cœurs ».